C'est en 1511 que la Planche fut détachée de la paroisse de Tavel et l'église érigée en paroisse. Les termes du traité précisaient que le Commandeur devait pourvoir aux fonctions pastorales. Il avait à sa charge l'entretien de tous les objets de culte, ce qui se faisait déjà antérieurement.

Les éminentes qualités du commandeur Pierre d'Englisberg (1504-1545) d'administrateur, son zèle et sa vaillance, son activité infatigable, sa charité envers les humbles, son aménité et sa haute intelligence lui gagnèrent l'estime et l'affection de tous ses contemporains. Ainsi, le Chevalier Pierre d'Englisberg fut le modèle type du Chevalier de St-Jean de Jérusalem.

Non seulement il releva la commanderie de Fribourg, mais encore il voua tous ses soins à la paroisse de St-Jean. Il restaura l'église, bâtit la sacristie, la pourvu de tous les objets nécessaires au culte, entretint toujours deux ecclésiastiques pour le service religieux et le ministère pastoral.

Partout, non seulement à Fribourg, mais encore à Berne, Bâle, Lucerne, le commandeur Pierre d'Englisberg était l'objet d'admiration et d'estime de tous ceux qui l'ont connu.

Aussi, presque toutes les commanderies de la Suisse se firent un honneur de l'avoir à leur tête.

Aujourd'hui encore, par nos activités pastorale et chorales, notre petite paroisse a à coeur de continuer l'oeuvre de Pierre d'Englisberg.

1259-2019 : 760 ans de l’arrivée de l’Ordre de Malte

En 2019, la paroisse a fêté les 760 de l'arrivée de l’Ordre de Malte sur notre territoire. Cette fête fut l’occasion de saluer l’Ordre de Malte. C’est en effet en 1259 que les membres de l’Ordre de Malte, qui se trouvaient à l’étroit à la Place du Petit St Jean, sur le territoire de la paroisse de St Maurice, ont pris possession du terrain mis à leur disposition par la Ville et l’Etat au lieu-dit Les Planches. 
La Commanderie s’est construite, le Publet, le quartier neuf et les Planches se sont réunis pour former le quartier de La Neuveville et donner ainsi naissance à la première paroisse de Fribourg hors les murs.

1993-1994 : A belle église, beau clocher

Frêle comme une dentelle de pierre ou massif comme une tour de guet, le cloche veiller sur la ville, sentinelle immobile.

 

Au début du Moyen Age, à l’image des châteaux forts qui s’entourent de remparts et se hérissent de donjons, les églises se rehaussent de tours. Elles servent d’ultime refuge à la population menacée. Visibles de très loin, elles symbolisent aussi l’importance de l’Eglise.

Pourtant, ce n’est qu’au Xie siècle que l’habitude se prend de jucher les cloches dans la tour de l’église. Cette place privilégiée est amplement méritée par la cloche qui célèbre les grands moments de la liturgie chrétienne. De leurs battements joyeux ou lugubres, les cloches annoncent baptêmes, communions, mariages ou décès…

 

Digne héritier des tours du Moyen Age, le clocher de l’église de St-Jean avait l’allure fière et l’élégance racée. Mis la vieillesse de sa charpente, les rigueurs du temps et l’électrification de la sonnerie ont eu raison de sa solidité et l’on rendu muet pour des raisons de sécurité.

 

Afin d’assurer une restauration et des travaux de consolidation devenus nécessaires, le Conseil de paroisse s’est entouré d’experts, de techniciens et de maîtres d’état compétents. Leur collaboration, leurs conseils et le savoir-faire de leurs employés ont permis de mener à bien cette entreprise. Je leur exprime ici ma gratitude et je les félicite pour le travail accompli. En parallèle, votre Conseil avait le souci d’équilibrer les dépenses engendrées par cette rénovation. Cela a été possible grâce à des réserves constituées dès l’ampleur des dégâts connue et grâce à la solidarité  des autres paroisses de la Ville par l’entremise du Bureau interparoissial (BIP).

Nous pouvons légitimement être fiers de l’aboutissement de ces travaux qui permettront aux cloches de St-Jean d’orchestrer la vie des hommes, comme elles le faisaient depuis des siècles. Leu son pénétrera à nouveau partout au même moment pour nous rappeler notre devoir de chrétien et notre appartenance à une même communauté.

Le Président de Paroisse

Daniel Ruffieux

En nous baladant dans ce quartier, nous découvrons que les points d’entrée sur la paroisse sont signalés par des statues de St Jean Baptiste. Deux sur trois sont encore visibles. La première d’entre elle est juste à côté, sur la fontaine. La statue de St Jean Baptiste accueille l’arrivant et l’informe que ce coin de terre se trouve sous sa protection. Au Court-Chemin, vous pouvez aussi découvrir une statue en bois de St Jean-Baptiste. Cette statue qui semble protéger de son bienveillant regard l’arrivant a une histoire relatée dans nos archives par un habitant d’ici Paul Kessler. Son histoire est en lien avec une sinistre visiteuse qui sévit en 1506, en 1612 et en 1616. La peste, puisqu’il s’agit d’elle, coûta la vie à plus de 650 personnes à Fribourg.

La tradition orale nous apprend que les habitants de la Neuveville eurent recours à l’intersession de St Jean-Baptiste, dont le gracieux sanctuaire formait naturellement le centre du quartier. Ils  firent le vœu, s’ils étaient préservés de la contagion, de placer son image au haut du Court-Chemin. Exaucés dans leurs prières, ils tinrent parole. Et c’est ainsi que depuis le début du 17ème siècle, sur le bâtiment de la famille Klaus, se trouve un ex-voto de St Jean-Baptiste, remarquable et impressionnant. La troisième statue était présente jusque dans les années 60, près du funiculaire, sur la façade d’un immeuble de La Providence. Ces preuves matérielles nous rappellent la foi profonde et réaliste de nos ancêtres, foi qu’il ne faut pas confondre avec une certaine crédulité.

L’adage si connu, mais si mal interprété, « Aide-toi et le Ciel t’aidera » n’est-il pas la preuve et ne conserve-t-il pas, actuellement toute son impérative vérité ? Notre paroisse témoigne de son passé dans les pierres et par toutes celles et ceux qui ont à cœur de la rendre vivante.